J'ai passé toute la nuit dernière à vérifier les préparatifs pour la bataille de demain :
Avant-garde, garde du milieu, archerie moyenne, archerie basse, cavalerie, lancier... Bref tout était prêt. Nous étions fins prêts pour cette bataille qui changera le cours de notre histoire : le combat contre Dodonga, le gardien de l'antre ancestrale.
Personne ne manqua à l'appel, et heureusement mes soldats d'infanterie légère étaient de service. Et ils étaient enthousiastes : jamais dans notre histoire il n'eut de préparatifs comme ceux-là, donc le combat serait d'envergure...
J'avais 300 soldats d'infanterie légère, 50 de lourde, 125 archers, 30 lanciers et 20 soldats allaient assurer notre couverture.
Lorsque nous étions sur le point de quitter le village nous avions pris soin de sacrifier deux gros pancheeks aux dieux, signe de reconnaissance.
Je portais mon bouclier en Mythirial forgé dans le volcan de l'etnapon, mon casque à crinière rouge, ma hallebarde empoisonné, la fidèle Dekaïmos et mon cimeterre accroché à ma ceinture. Je ne m'en servais pas beaucoup ces temps-ci, mais je ne tenais pas à l'abimer...
En chemin, mes soldats étaient nerveux, c'était claire; nous étions suivis. Une présence inhumaine qui nous épiait comme si elle attendait le bon moment pour nous sauter dessus. Mais je pense que c'était juste une impression car l'endroit où nous étions était inexploré depuis des millénaires et on ne savait jamais à quoi s'attendre.
Puis à notre grande surprise, un bataillon de Bonedeth surgit tout autour de nous et mon officier lança automatiquement l'ordre de rassemblement, je voyais dans son regard qu'il l'avait senti, lui aussi : ces crânes mal lavés nous avaient tendu une embuscade!
J'ai crié à mes soldats de se rassembler en phalange, mais ça n'a servi à rien : Les Bonedeth sont aussitôt passé à l'attaque! Ces couards savaient que nous allions venir ici, sans quoi ils n'auraient jamais pu prendre leurs positions aussi vite.
Mais heureusement la cavalerie était prête et chargea dans une ultime tentative de repousser nos ennemis. ça m'a donné le temps de rassembler mes troupes et d'évaluer la situation : Il y avait 600 soldats bien armés et 45 cavaliers armés de boucliers et de lances. Nous n'étions que 525, encerclés et sans renfort en perspective.
Avec notre rangée de boucliers nous avons réussi à les repousser jusqu'à la lisière du bois, puis nous nous sommes repliés et nos archers sont passés à l'attaque : une pluie de flèche s'est abattu sur l'armée ennemie fauchant quelques dizaines de soldats, mais certains ont réussi à bloquer les flèche avec leurs boucliers et sont tombés aussitôt.
Malgré que nous soyons en sous-nombre, je voyais clairement l'inquiétude sur les visages des Bonedeths (si tant est que les Bonedeths aient un visage...) Et j'ai alors donné l'ordre de charger l'ennemi. Un cavalier m'a pris sur sa monture et nous nous sommes rués sur l'armée. à chaque fois que je passais à côté d'un Bonedeth je lui assenais un coup d'épée qui le tuait aussitôt. Je voyais que tous mes soldats en faisaient de même.
Quelques soldats Patapon tombaient. Je ne les reconnaissait pas sous leurs casques mais je suis sûr que c'était d'anciennes connaissances. ça m'a achevé de me mettre en rage, et j'ai alors pris la décision la plus stupide de ma vie : j'ai chargé à moi seul l'armée Bonedeth.
Les minutes suivantes je les ai passés comme jamais dans ma vie : Archer, cavalier, soldat, aucun Bonedeth n'échappait à ma hache. Dekaïmos était en mode automatique : tranche, pare, dévie, pourfende, esquive, je continuais à tuer des ennemis et je voyais clairement qu'ils essayaient de s'enfuir. Je sentais aussi une présence protectrice à mesure que je me battais : lances, épées, flèches, haches de guerre, rien ne me touchait, un dieu me protégeait contre mes ennemis.
Malgré la tentative des survivants Bonedeths de se replier nous avons réussi à les encercler et à les massacrer jusqu'au dernier.